Afrique du Sud (Gauteng) : la Cour suprême d’appel interdit aux bookmakers de proposer de la roulette

Publié le 31/10/2025

Coup d’arrêt net pour la « roulette fixe » chez les opérateurs de paris sportifs. La Cour suprême d’appel d’Afrique du Sud (SCA) a confirmé que les bookmakers de Gauteng – dont Supabets –, n’ont pas le droit d’offrir des paris à cote fixe sur la roulette, même lorsqu’elle est diffusée en direct par vidéo. La SCA entérine ainsi que la roulette est un jeu de casino, et non un « événement sportif » éligible aux paris de bookmaker au sens du Gauteng Gambling Act. Le jugement met fin à des autorisations contestées depuis 2023 par l’association des casinos (CASA).

La roulette est un jeu de casino, pas un sport : un principe réaffirmé

Dans sa motivation, la SCA rappelle que les paris à cote fixe des bookmakers ne peuvent porter que sur des contingences sportives ; étendre cette logique à la roulette, fût-elle filmée dans un studio, reviendrait à court-circuiter le régime de licence des casinos. Concrètement, proposer au public de « parier » sur la couleur, le numéro ou une combinaison de la roue, sans détenir de licence de casino, constitue une infraction et une concurrence illicite envers les salles dûment autorisées. La Cour confirme l’interdiction visant Supabets, Supaworld Gauteng et Intelligent Gaming, et rétablit par conséquent la frontière qui existe entre bookmaking et jeux de table.

L’affaire vient clore un bras de fer entamé devant la Haute Cour de Johannesburg en 2023, depuis relancé en appel par les différents opérateurs concernés. Les juges d’appel ont suivi la lecture de CASA : la roulette n’est pas assimilable à un match ou à une course et ne peut, à ce titre, être « requalifiée » en événement sportif pour entrer dans le périmètre d’un bookmaker. Toute offre de ce type exige une licence de casino et l’assujettissement aux contrôles afférents (intégrité du tirage, audits, surveillance, etc.).

Quel impact pour le marché sud-africain et quelles suites possibles ?

À court terme, les tables de « roulette fixe » proposées sur des flux vidéo depuis Gauteng doivent être retirées par les opérateurs de paris. Les observateurs estiment que la décision pourrait faire jurisprudence dans d’autres provinces, même si chaque régulateur provincial reste souverain dans l’application locale des textes. Pour les casinos sud-africains, il s’agit d’une clarification attendue : la roulette en direct, qu’elle soit en salle ou diffusée depuis un studio, relève de leur monopole de fait sous licence provinciale, et non du champ des paris sportifs. Côté bookmakers, le jugement oblige à recentrer l’offre sur les sports et paris autorisés, ainsi que sur les autres produits conformes, et à suspendre toute communication assimilant la roulette à un pari sportif.

La presse locale résume l’enjeu : la SCA « règle » la question et ferme la porte aux paris à cote fixe sur la roulette à Gauteng ; les opérateurs qui persisteraient s’exposent à des sanctions et à des actions pour concurrence déloyale. Pour les joueurs, le message est tout aussi clair : la roulette demeure un jeu de casino, accessible uniquement via des licences ad hoc, et non pas un pari de bookmaker « comme un autre ».