Roulette en Afrique du Sud : la bataille entre les casinos et les bookmakers fait rage
Publié le 14/06/2023
La province de Gauteng, située dans le nord de l’Afrique du Sud, fait partie de celles parmi les plus attractives du pays pour les opérateurs de jeux de hasard. Il faut dire que Gauteng abrite les deux principales villes d’Afrique du Sud, notamment Johannesburg, soit plusieurs millions de joueurs potentiels et actuels.
Or, une bataille fait actuellement rage entre les sept casinos terrestres de la province et les bookmakers, les derniers cherchant à s’implanter sur le marché lucratif des jeux de casino tels que la roulette. Décryptage.
En Afrique du Sud, Supabets et Supaworld désormais privés de roulette
En Afrique du Sud, la Casino Association of South Africa (CASA), dont les membres sont détenteurs de sept licences de casino délivrées par le Gauteng Gambling Board, a pris des mesures majeures pour protéger le marché face aux assauts répétés des bookmakers, lesquels souhaitent grappiller des parts sur les jeux les plus lucratifs du pays, notamment le blackjack et la roulette.
Ainsi, les membres de CASA, parmi lesquels on trouve Tsogo Sun, Sun International, Peermont Global et Caesars Entertainment, ont adressé à la High Court de South Gauteng une demande d’ordonnance visant à interdire à leurs rivaux bookmakers Supabets et Supaworld de proposer des paris à cote fixe sur les jeux de casino, roulette en première ligne.
Le groupe de pression a obtenu gain de cause : les deux sociétés de paris sportifs ne peuvent à présent plus proposer de jeu de casino à leurs clients.
Un paysage juridique peu clair qui nécessiterait une nouvelle législation
À ce jour, la loi nationale sud-africaine sur les jeux de hasard (votée en 2004) est le principal texte législatif régissant les jeux et paris dans le pays. En vertu de cette loi, les jeux d’argent physiques sont autorisés, mais ceux en ligne sont techniquement illégaux. Toutefois, la loi ne mentionnant pas explicitement les casinos en ligne, le vide juridique qui en résulte a eu tendance à entraîner une certaine confusion et différents débats sur le sujet.
En 2008, le gouvernement a tenté de clarifier la situation en introduisant le National Gambling Amendment Act, qui visait à légaliser les jeux d'argent en ligne. Toutefois, en raison d'un manque de soutien et d'une opposition importante, cet amendement n'a pas encore été pleinement promulgué.
En 2020, une affaire judiciaire retentissante sur la scène locale a remis la question de la légalité des jeux d'argent en ligne sur le devant de la scène. La société Phumelela Gaming and Leisure Limited avait en effet intenté une action en justice contre le régulateur, le Gauteng Gambling Board, arguant que les jeux d'argent en ligne devaient être réglementés et taxés. Bien que l'affaire ait été rejetée, cette dernière a mis en évidence la nécessité de clarifier la législation du pays en matière de jeux d’argent.