Grande-Bretagne : les jeux de roulette dans le collimateur du gouvernement

Publié le 14/02/2018

Le gouvernement britannique entend bien mettre en place des mesures plus strictes concernant les terminaux de paris à cote fixe proposés à l'intérieur des bookies, ces salles de jeux qui sont monnaie courante en Angleterre et qui portent souvent le logo du leader du secteur, à savoir William Hill. D'après nos informations, les principaux FOBTs (pour fixed-odds betting terminals) concernés sont les jeux de roulette électroniques.

Un plafond de 2 £ par mise sur les FOBTs ?

Un membre du parti conservateur du gouvernement britannique, Tracey Couch, a proposé un texte de loi visant à réglementer le plafond des montants pouvant être misés sur les FOBTs, des plateformes de pari automatisées affichant des cotes fixes que l'on trouve majoritairement dans les agences du groupe William Hill, bookmaker emblématique en Grande-Bretagne. Nous avions d'ailleurs parlé du danger des FOBTs en 2014 et de la volonté de certains de faire baisser la hauteur des mises.

A l'heure actuelle, les parieurs peuvent miser jusqu'à 100 £ toutes les 20 secondes, un montant conséquent qui peut ruiner les joueurs les moins consciencieux. Aussi la femme politique euro-sceptique et accessoirement Ministre des Sports espère-t-elle diminuer le plafond maximal autorisé pour le faire passer de 100 £ à 50 £, 30 £, 20 £ voire même 2 £. Par ailleurs, cette dernière souhaiterait également réduire la vitesse de rotation de la bille dans le cadre des jeux de roulette automatisés, plus généralement appelés jeux de roulette électroniques.

L'Association des Bookmakers Britanniques se fait entendre

En réponse à la ministre Tracey Couch, l'Association des Bookmakers Britannique a laissé comprendre qu'une telle décision serait suicidaire. En restreignant les FBOTs, plus de 20 000 emplois seraient affectés, incident qui mettrait à mal l'ensemble du marché des jeux de hasard. Par ailleurs, si le plafond de mises venait à baisser de manière aussi drastique, les opérateurs ne seraient plus à même de verser les taxes qu'ils doivent à l'Etat, lesquelles se sont élevées à 700 millions de livres sterling en 2017.

Pour rappel, les machines FBOTs ont fait leur apparition en Grande-Bretagne en 2001 suite à l'entrée en vigueur de la loi Gambling Tax. D'après nos informations, le gouvernement a sollicité des informations auprès de la Gambling Commission (le régulateur en place) afin de déterminer l'influence qu'a la technologie sur le comportement des joueurs. Le gouvernement craint que les FOBTs ne soient en partie responsable de l'addiction aux jeux de hasard en Grande-Bretagne.

Cela dit, il faut savoir que l'industrie des jeux d'argent est très puissante chez nos voisins britanniques. En effet, il s'agit d'une véritable organisation particulièrement riche en ressources et qui peut également compter sur des amis précieux. En effet, bon nombre de parlementaires auraient des relations privilégiées avec les bookmakers. En Grande-Bretagne, on estime que les quelques 34 000 terminaux FOBTs rapportent près d'1,4 milliards de livres sterling par an aux opérateurs de jeux d'argent.